addiction sexuelle

Dépendance sexuelleC’est une chose qui a longtemps été taboue et qui à longtemps été considérée comme ayant à être cachée que la question de la dépendance sexuelle. Il est d’abord très important de ne pas parler d’obsession mais de dépendance car le premier mot est moraliste alors que le second n’a pas la même portée négative.

Il ne faut pas oublier que nous avons longtemps vécu selon des dogmes religieux datant du moyen-âge et qui sont devenus avec le temps des habitudes de penser dont il ne fut pas simple de se défaire.
Au Moyen-Âge il fallait que l’église contrôle les esprits, pour cela elle s’est immiscée dans la vie des gens, dans leur sexualité en y introduisant la morale et la notion de bien et de mal pour laquelle il faudrait rendre des comptes des l’au-delà. Mais depuis les années 1960 et la libération des mœurs les choses ont changées bien des choses, ainsi on est passé du marquis de Sade à Woodstock et c’est à ce moment là que la psychologie à commencé à faire des progrès.
C’est donc dans les années 1970 que le concept d’addiction sexuelle est né et c’est à ce moment là que nous avons pu aborder le sujet non plus comme un problème moral mais bien comme une maladie.

Une addiction à prendre au sérieux

Nous parlons le plus souvent de la dépendance à l’alcool, de la dépendance aux drogues c’est-à-dire à des produits chimiques alors que l’addiction sexuelle est comme celle aux jeux ou aux réseaux sociaux, c’est une addiction que l’on cultive souvent sans produit extérieur.
Pourtant ces problèmes sont des réalités et ils pourrissent la vie de leurs victimes, c’est pour cela que ces problèmes sont aujourd’hui considérés comme des maladies.

4 phases identifiées clairement

C’est un point important mais il apparaît parfois contesté. Comme toute théorie médicale mais aussi comme approche psychologique il y a des paroisses mais il faut tout de même parler ici des quatre phases par lesquels passent le dépendant sexuel et qui sont correspondent le plus souvent à la réalité.

Phase 1: C’est la phase pendant laquelle le sujet est obsédé par son problème. Il ne peut s’empêcher de penser à la sexualité, cela lui prend du temps et l’empêche de se concentrer.

Phase 2: C’est un moment difficile car c’est la période de ritualisation. C’est un passage pendant lequel le sujet met en place une routine, des actes qu’il reproduira tout le temps. C’est une manière pour lui de ressentir plus de plaisir.

Phase 3: C’est la phase compulsive c’est-à-dire le moment où le sujet passe à l’acte car il ne peut plus se contrôler, il ne peut plus faire autre chose, cela peut prendre de grave proportion car il peut alors perdre pied avec les réalité des tâches qu’il doit faire quotidiennement.

Phase 4: C’est le désespoir, le moment où le sujet prend conscience de ce qu’il fait ou de ce qu’il vient de faire et alors il se dit qu’il faut agir, il peut se détester, il peut sombrer dans la dépression mais il peut aussi avoir envie de s’en sortir.

Comment savoir si on est atteint?

En général on le sait car quand on commence à avoir envie de se masturber pendant le travail, que l’on regarde l’autre sexe en ne pensant plus qu’au sexe ou alors quand on comprend que l’on ne se contrôle plus alors c’est qu’il y à un problème.

Cela-dit il existe un test, le test de Carnes qui est une suite de 25 questions qui permettent de faire le point sur sa propre situation. Voici les questions, il faut y répondre en comptant le nombre de fois où l’on répond « Oui ».

« 1. Quelqu’un a-t-il abusé de vous sexuellement, pendant l’enfance et l’adolescence?
2.  Vous êtes-vous abonné ou avez-vous régulièrement acheté des revues érotiques?
3. Vos parents ont-ils eu des problèmes sexuels ?
4. Êtes-vous souvent préoccupé(e) par des pensées sexuelles ?
5. Avez-vous le sentiment que votre comportement sexuel n’est pas normal ?
6. Est-ce que votre conjoint(e) s’inquiète ou se plaint de votre comportement sexuel ?
7. Avez-vous du mal à arrêter votre conduite sexuelle lorsque vous savez qu’elle est inappropriée ?
8. Vous sentez-vous mal à l’aise vis-à-vis de votre comportement sexuel ?
9. Est-ce que votre comportement sexuel a causé des problèmes pour vous-même ou votre famille ?
10. Avez-vous cherché assistance pour un comportement sexuel que vous n’aimiez pas ?
11. Avez-vous eu peur que les gens apprennent votre conduite sexuelle ?
12. Avez-vous fait du mal aux autres émotionnellement par votre conduite sexuelle ?
13. Certaines de vos activités sexuelles sont-elles hors la loi ?
14. Vous êtes-vous promis à vous-même de cesser certain comportements sexuels ?
15. Avez-vous fait des efforts pour renoncer à certains comportements sexuels sans réussir ?
16. Devez-vous cacher certains de vos comportements sexuels ?
17. Avez-vous essayé de cesser certains comportements sexuels ?
18. Pensez-vous que certains de vos comportements sexuels ont été dégradants ?
19. Le sexe a-t-il été pour vous une manière d’échapper à vos problèmes ?
20. Êtes-vous déprimé(e) après un rapport sexuel ?
21. Avez-vous senti le besoin de cesser certaines formes d’activité sexuelles ?
22. Est-ce que vos activités sexuelles ont perturbé votre vie familiale ?
23. Avez-vous eu des rapports sexuels avec des mineurs ?
24. Vous sentez-vous dominé(e) par vos désirs sexuels ?
25. Pensez-vous que vos désirs sexuels sont plus forts que vous ? »

Si on a répondu « oui » 13 fois ou plus à ce test c’est qu’il y a de fortes chance d’être atteint d’un problème réel.

Que faire pour s’en sortir?

D’abord il faut en parler car c’est le seul moyen de faire un diagnostic précis. Il faut donc en parler à un professionnel car un simple test dans un site internet ne suffit pas à savoir si le problème est grave ou pas, si le problème est réel ou non. Il est donc nécessaire de se mettre en relation avec un vrai professionnel pas avec un simple coach ou un gourou quelconque comme il en existe tant en psychothérapie. C’est un point auquel il faut être très attentif car on parle peut-être d’une véritable maladie qui nécessite l’intervention d’un vrai médecin en addictologie.

Auparavant il est intéressant de prendre conscience de ses troubles et de tenter de se contrôler. Le fait de s’informer par soi-même est une bonne chose mais les erreurs sont fort probables d’où la nécessité de se tourner vers une personne compétente voire même un hôpital qui pourra vraiment aider et accompagner dans le cheminement vers la guérison.

En attendant le lecteur pourra lire Choke de Chuck Palahniuk qui traite très bien de ce sujet.